LA PETITE CÔTE SENEGAL

Comment on égorge un mouton de Tabaski

Au Sénégal 

Tabaski ou l'Aïd comment on égorge un mouton

Le rite de Tabaski ou l'Aïd el-Kébir obéit à des règles précises.

 

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Tabaski ou l'Aïd el-Kébir («la grande fête», de son vrai nom Aïd-al Adha, c'est à dire exactement «la fête du sacrifice») a lieu le samedi 28 novembre. Cette fête (à ne pas confondre avec l'Aïd el-Fitr, «la fête de la rupture» qui marque la fin du Ramadan) est la plus importante du monde musulman. Elle célèbre la dévotion d'Ibrahim, l'Abraham judéo-chrétien, celui à qui Dieu aurait demandé de sacrifier son fils (Ismaël pour les musulmans, Isaac pour les chrétiens et les juifs) sur un autel. Au moment de passer à l'acte, Dieu aurait envoyé un mouton par l'entremise de l'Archange Gabriel pour remplacer le fils d'Ibrahim. Les musulmans sont donc invités au cours de Tabaski ou l'Aïd el-Kébir à sacrifier un mouton selon un rite précis. Petit cours pratique sur ce rite.

Choisir le mouton

Précisons d'entrée de jeu: ne doivent accomplir Tabaski ou l'Aïd-el-Kébir que ceux qui en ont les moyens. En l'occurrence, le prix moyen du mouton constaté sur les marchés au Sénégal est entre 30.000 Fcfa à 80.000 Fcfa tout en allant jusqu'à 200.000 Fcfa et même 500.000 Fcfa et +

Quoiqu'il en soit, il ne s'agit pas de prendre n'importe quelle brebis galeuse de passage mais de veiller à choisir un ovin de qualité un beau mâle.Lla Grande Mosquée  prescrit ainsi qu'«Il ne faut pas qu'il soit borgne, il ne faut pas qu'il ait la queue coupée et surtout il faut qu'il ait moins d'un an révolu». Au-delà, l'agneau n'est plus propre au sacrifice aux yeux d'Allah. Que faire dans les régions du monde où il n'y a tout simplement pas de moutons? on peut prendre une chèvre par exemple. C'est le cas notamment en Afrique subsaharienne ou en Inde.

Attendre le bon moment

Un mouton qui ne serait pas égorgé le jour de Tabaski ou de l'Aïd n'est pas un vrai mouton deTabaski. Il s'agit donc, dans un premier temps, d'attendre le bon jour, à savoir le dixième jour du mois de Dhou Al-Hijja, le douzième mois lunaire de l'Islam, marqué par le hajj (pélerinage) à la Mecque. Il survient le lendemain (du neuvième jour de Dhou Al-Hijja, donc) du passage des pélerins dans la plaine entourant le mont Arafat, à 20 kilomètres de la Mecque, une obligation du hajj. Le jour de Tabaski ou l'Aïd, il faut aussi attendre que soit prononcée dans les mosquées la prière de Tabaski ou de l'Aïd, vers 9h du matin. Alors seulement les sacrificateurs peuvent officier .

Lorsque vous égorgez une bête, égorgez bien

C'est un hadith (un dit du prophète Mahomet) qui le prescrit. Mais alors, comment bien égorger? Il faut déjà que la tête de l'agneau soit bien tournée vers la Mecque, comme les musulmans s'en assurent lorsqu'ils prient. D'après, notre sacrificateur, pas besoin d'avoir une boussole non plus,«l'essentiel c'est d'être à peu près dans la bonne direction». Ensuite, le sacrificateur doit prononcer la prière rituelle «Bismillah Allah Akbar» («Par la grâce de Dieu, Dieu est grand») avant de procéder à son office. Très souvent aussi, il annonce à voix haute pour qui va ou vont être égorgé(s) le(s) mouton(s). «Par exemple je dis "Ces agneaux vont-être pour les gens de….. » avant de tuer tous ceux qui ont été achetés par cette communauté. Il faut alors spécifier le nom de chaque famille à voix haute».

Ensuite ça va très vite: «un aller-retour» et la bête se vide de son sang. Pour qu'il n'y ait pas de problèmes, le sacrificateur a toujours plusieurs couteaux d'avance, bien aiguisés. on précise qu'«il ne faut pas que la bête voie la lame avant le sacrifice. Une fois l'agneau égorgé, on peut en faire ce qu'on veut. Par contre, avant, on ne peut pas l'étourdir. Il faut que l'animal soit conscient».

Partager la bête

Quand le vin est tiré, il faut le boire. C'est pareil avec l'agneau de Tabaski ou de l'Aïd. A ce titre, il n'y a aucune prescription particulière, on peut le cuisiner à toutes les sauces. La sourate « le pèlerinage », dans le Coran, précise simplement à propos du mouton de Tabaski ou de l'Aïd: «Mangez-en vous-mêmes et faites-en manger le besogneux misérable». Ce qui a donné dans les mœurs la règle des trois tiers, observée par certains musulmans: un tiers du mouton pour eux-mêmes, un tiers en cadeau aux amis et aux voisins et un tiers en aumône pour les pauvres.

 



01/12/2009
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